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La liberté des nègres

1 – Le saviez-vous Républicains,
Quel sort était le sort du nègre ?
Qu’à son rang parmi les humains
Un sage décret réintègre
Il était esclave en naissant,
Puni de mort pour un seul geste.
On vendait jusqu’à son enfant.
Le sucre était teint de son sang.
Daignez m’épargner tout le reste,
Daignez m’épargner tout le reste.

2 – De vrais bourreaux, altérés d’or,
Promettant d’alléger ses chaînes,
Faisaient, pour les serrer encor,
Des tentatives inhumaines.
Mais, contre leurs complots pervers,
C’est la nature qui proteste
Et deux peuples, brisant leurs fers,
Ont, malgré la distances des mers,
Fini par s’entendre de reste. (bis)

3 – Qu’ont dit les députés des noirs
A notre Sénat respectable,
Quand ils ont eu de leurs pouvoirs
Donné la preuve indubitable :
« Nous n’avons plus de poudre, hélas !
Mais nous brûlons d’un feu céleste,
Aidez nos trois cent mille bras
A conserver dans nos climats
Un bien plus cher que tout le reste. » (bis)

4 – Soudain, à l’unanimité :
« Déclarez à nos colonies,
Qu’au désir de l’humanité
Elles sont par vous affranchies.
Et si des peuples oppresseurs,
Contre un tel vœu se manifestent,
Pour amis et pour défenseurs,
Enfin, pour colons de nos cœurs,
Songez que les Français vous restent. » (bis)

5 – Ces Romains, jadis si fameux,
Ont été bien puissants, bien braves,
Mais ces Romains, libres chez eux,
Conservaient au loin des esclaves,
C’est une affreuse vérité,
Que leur histoire nous atteste,
Puisqu’avec nous, d’humanité,
Déjà les Romains sont en reste. (bis)

6 – Tendez vos arcs, nègres marrons,
Nous portons la flamme à nos mèches,
Comme elle part de nos canons,
Que la mort vole avec vos flèches.
Si des royalistes impurs,
Chez nous, chez vous, portent la peste,
Vous dans vos bois, nous dans nos murs,
Cernons ces ennemis obscurs,
Et nous en détruirons le reste. (bis)

7 – Quand dans votre sol échauffé,
Il leur a semblé bon de naître,
La canne à sucre et le café
N’ont choisi ni gérant, ni maître.
Cette mine est dans votre champ,
Nul aujourd’hui ne le conteste,
Plus vous peinez en l’exploitant,
Plus il est juste, assurément,
Que le produit net vous en reste. (bis)

(Couplet probablement ajouté par la suite)
8 – Doux plaisir de maternité,
Devenir plus cher à négresse ;
Et sans nuire à fécondité,
Prendre une teinte de sagesse.
Zizi, toi n’étais, sur ma foi,
Trop fidèle, ni trop modeste ;
Mais toi, t’en feras double loi,
Si petite famille à toi
Dans case à moi, près de toi reste. (bis)

9 – Américains, l’égalité
Vous proclame aujourd’hui nos frères.
Vous aviez à la liberté
Les mêmes droits héréditaires.
Vous êtes noirs, mais le bon sens
Repousse un préjugé funeste…
Seriez-vous moins intéressants,
Aux yeux des Républicains blancs ?
La couleur tombe, et l’homme reste ! (bis)

Ajouté à la base le 16 novembre 2022

Par : L'équipe CANTO

Histoire du chant

Auteur : le citoyen Piis

Date : 1794

L’esclavage fut aboli le 4 février 1794 mais ce sera sans conséquences : ce n’est qu’en 1848 qu’il sera définitivement aboli.

Si le mot “nègre” peut choquer aujourd’hui, ce chant proclame l’égalité entres tous les humains. Il a d’ailleurs été au programme du baccalauréat en 2009.

Alphonse de Lamartine, le célèbre poète, a écrit sur cette journée d’abolition de l’esclavage de 1794 une “Marseillaise noire” (1839).

 

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