(Refrain) Quand je syis sû le rivage,
Byin tranquile: êt’-ous coum’ mai ?
J’pense à ceuss’ qui sount en vyage,
En vyage ou louan sû la mé.
En vyage ou louan,
En vyage ou louan, sû la mé.
1 – La mé ch’est vraiment superbe,
Et j’aim’ byin, quand i fait biaô,
L’été dans nous clios en herbe
La vaî s’endormin eun miot.
Mais quaund o s’fach’, la vilaine,
Et qu’no z-entend de tcheu nous
La gross’ vouaix de la siraine,
No z’en a quasiment poû.
2 – J’aim’ byin dans les jours de faête,
Quand nous batiaôx sont à quai,
A l’abri de la tempaête
A Tchidbourg, comme ou Becquet;
Ch’est là qu’i sont l’mûx, sans doute,
Des trouais couleurs pavouaisâés;
Mais, la nyit, dans la Déroute
Hélas ! qu’i sont exposâés !
3 – Quand o saôt’ pas d’ssus la Digue
Dont o fait tremblyi les bliocs,
Qu’à l’ancre l’vaisseau s’fatigue,
Ah, ver ! je pense ès mat’lots.
Arrverront-i-lûs villages
Et pourront-i-ratterri ?
J’avaons de si maôvais parages
De Barflieu jusqu’à Goury.
4 – J’i deux fils dans la mareine
— Deux forts et hardis gaillards; —
L’eun revyint de Cochincheine,
L’aôtre de Madagascar.
I rentrent, lû corvâe faite;
D’y penso, no n’en vit pas,
Mais, que j’pliains, sans les counnaîte,
Ceuss’ qui sont restâés là-bas.
Ajouté à la base le 29 juin 2022
Par : Graindor Lenormand
Source Wikimanche (oui, ce site existe)
Sû la mé est une chanson de la Manche, devenue un hymne du Cotentin.
Elle est composée (paroles et musique) par Alfred Rossel, probablement en 1895, et publiée la même année dans L’Union Normande du 30 novembre. Elle est ensuite reprise en « petit format » sous le titre de Recueil de chansonnettes normandes, puis en 1913 dans les Œuvres complètes, éditées par l’imprimerie Charles Valin à Caen.
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