Jeanne de Vannes

1 – J’ai largué les amarres dans cette vie de galère
La mer a ses amants et l’homme a ses mystères
Rêve d’Atlantide à l’appel des sirènes
Pour être Cap-Hornier, libérer mes peines.

2 – Celle qui reste, solitaire elle pleure,
Elle n’aime ni les marins, ni les navigateurs.
Elle a des migraines dans ses jours sans soleil,
L’océan déchaîné hante ses nuits sans sommeil.

(Refrain) Pendant ce temps-là, à Conleau la jolie
Hardi les gars buvons, p’tit gars, à ta folie
Levons nos verres, il brave l’océan
Sur les traces de La Pérouse, Cap’tain Cook, Magellan.

3 – Des lamentins de mer comme seuls compagnons
Le regard, le sextant pointés sur l’horizon
J’engueulais la lune, les planètes les étoiles,
Et pour seule rencontre “the spirit of the sky”.

4 – Elle aime la compagnie dans les fêtes de nuit,
Dans les bars enfumés pour conjurer l’ennui,
Des amants infidèles tentent de lui faire la cour,
Son coeur n’est plus à prendre, elle attend son retour.

(Refrain)

5 – J’ai crié, hurlé dans l’enfer des rugissants,
“Ptit Feu”, j’ai bien cru que c’était le dernier moment.
Adieu rêves perdus dans ce morne océan
Ne serai plus cap-hornier pour rêves d’enfants.

6 – Tu m’as abandonnée pour quelques dollars
Moi aussi j’ai des migraines, moi aussi j’ai le cafard.
Je préfèrerais mourir au large de Suscinio
La terre qui m’a vue naître, où j’ai tanné ma peau.

(Refrain)

7 – Je jure devant les hommes, chez Mimi Corlazo,
Jamais je n’dépass’rai l’goulet de Port-Navalo
Moi, fils de la Terre, j’n’ai jamais aimé la mer
Pourtant elle m’attire, pour combattre l’enfer.

8 – Celle qui reste, solitaire elle pleure,
Elle n’aime ni les marins, ni les navigateurs.
Elle a des migraines dans ses jours sans soleil,
L’océan déchaîné hante ses nuits sans sommeil.

(Dernier refrain) Ils sont tous là, Conleau-la-Jolie
Hardi les gars buvons, p’tit gars à ta folie. 
Laisse donc ton verre, elle t’attend depuis longtemps
Comme les femmes de La Pérouse, Cap’tain Cook, Magellan.